Paul Verlaine

Le poète orageux


Jean-Jacques LEVEQUE

€14,90
Verlaine est mort le 8 janvier 1896. Il est entré dans la légende. Une légende que les dernières années de sa vie ont largement alimentée. Chacun de ceux qui l’ont alors rencontré s’attachera à retenir sa silhouette, ses mots, ses gestes, une dégaine à la fois lamentable et somnambulique qui décide de la forme qu’allait prendre, avec lui, l’image du poète maudit. Il est un chef d’école, le Symbolisme le revendique, et nombreux sont ceux qui, vacillant à ses basques, tournoyant autour de sa table de café, ici ou là parmi les nombreux établissements du Quartier Latin qu’il va hanter, revendiqueront son exemple. L’homme étonne le bourgeois, attendrit le disciple. Son enfance fut préservée, et si tendre et douce que jamais l’adulte n’en put se dégager, et que sa vie d’homme ne sera jamais que l’obsédant regret de devoir la suivre, dans un destin qu’il ne choisit pas, et reçoit comme une fatalité. Sa poésie en portera la marque. Faite de tous ses désirs et ses regrets, de ses rêves et de ses échecs. Une poésie qui n’est qu’un long journal de ses déboires. D’ailleurs, quand il s’en éloigne et qu’elle s’échappe de sa plume, il donne des souvenirs, des mémoires, des pages arrachées à son quotidien d’homme rejeté par le monde des adultes, des responsables ; de la société des hommes de cette époque virile qui s’accorde aux nouvelles forces de la technologie grandissante, de l’industrialisation, de l’argent roi. Une société qui broie ses rêves quand lui y reste fidèle. Et sa vie en sera le cauchemar. Celui d’une inadaptation qui interdit de vivre parmi les hommes. Abandonné à vivre parmi ses regrets. Il en naîtra la fulgurante amitié pour Rimbaud, révolté durci aux feux de sa colère, quand Verlaine s’attendrit aux charmes de sa mélancolie. Jean-Jacques Lévêque Journaliste et critique d’art

192 pages | ISBN : 9782867700828